note d’intention / synopsis

Ici nous partirons est un film – une fiction (30’).

NOTE D’INTENTION
par Loran Chourrau, réalisateur

à Henri Chourrau…

Ici nous partirons est un film, une fiction (30’) librement inspiré de ma première expérience de la mort.

Le parti pris choisi est celui d’un film construit avec des histoires se déroulant en parallèle ou se percutant..
Des histoires pour répartir l’ensemble des émotions au travers de personnages reliés par le même homme mourant d’un cancer : Henri. Du choc à la tristesse, de la fatigue nerveuse à l’apaisement, de la joie inappropriée, de l’énervement, de l’emprise, de la révélation, de l’admiration, du courage…

Mais pour autant, même si cette histoire est librement inspirée de ma vie, j’ai besoin de ne pas en faire un documentaire sur la maladie. J’ai envie de montrer de manière fictionnelle les émotions qui m’ont traversé pendant les deux mois ou j’ai accompagné mon père à la mort.

J’ai donc choisi de construire une narration avec des situations du quotidien et des personnages réels dans laquelle je pourrais insérer des digressions mais aussi des éléments fictifs nous permettant de s’extraire du sujet sans le renier.
J’ai décidé de procéder ainsi car deux ans après il me reste de la tristesse et un certain traumatisme de cette expérience mais aussi et surtout un grand flou, un moment hors temps de ma vie lié à la situation extraordinaire mais aussi au rythme qu’impose le milieu hospitalier.
J’ai voulu évoqué toutes les idées que j’ai griffonné en attendant que le temps passe… ces temps de rien où j’ai commencer à m’évader en fantasmant sur telle ou telle personne de l’entourage de mon père que je ne connaissais pas : famille, personnel hospitalier, ami étrange… Comment un monde s’écroule et un autre nait sous nos yeux. Voilà ce qui m’a poussé à écrire le film.
J’avais besoin de trouver un autre angle de vue que celui du combat contre la maladie car il était perdu d’avance. Si je devais un jour traiter du cancer, je le ferai dans un documentaire ou alors dans une version long-métrage du film où je ferai le focus sur le malade.

Ici, j’ai choisi le format court volontairement pour m’imposer à développer une narration qui joue sur des rythmes tranchés. Beaucoup de dialogues ou à l’inverse, rien, pas un mot : des situations, des images pour montrer la violence d’une tel bouleversement émotionnel. Pas de demi-mesure, ici nous partirons en guerre !

La question de la temporalité, est donc centrale – tant dans la construction du projet, que dans la narration du film. Le temps est primordial, tangible dans ces moments là. Comment on le comble, l’énergie que l’on peut parfois déployer pour se battre, pour faire bonne figure, mentir aux autres. Et aussi évoquer tous ces moments simples du quotidien auxquels on peut se raccrocher, où comment donner de l’importance à des toutes petites choses, des souvenirs…
Dans l’écriture du film, je veux distiller une large palette de sensibilités et de sensations . Je veux que les spectateurs puissent se reconaitre par touche dans chacun des personnages.

C’est donc un film pour exprimer le chaos que provoque l’arrivée d’une mort dans une vie.
De façon intimiste ou exacerbée.

Notes supplémentaire sur sur le projet

Sur le projet, de manière plus générale, j’ai eu le besoin, de le relier aux autres et de l’ouvrir à différents publics. C’est pour cela que le tournage démarrera avec une scène de guerre onirique au travers d’une installation plastique réalisée in situ dans un champ du Lot. Le projet s’ouvrira aux publics à travers des ateliers de construction, des participations actives en tant que comédiens, danseurs…
Des appels à participations sont lancés ! Retrouvez plus d’informations en fin de dossier

A ce jour le projet a recu le soutien de la DRAC Midi-Pyrénées, la Comunauté des Communes Cazals-Salviac, les Ateliers des Arques, Gindou-Cinéma, les Entreprises Planches et Puech, l’Usine (Tournefeuille-Toulouse Métropole), TLT, l’Association Faits et Gestes.

 

SYNOPSIS

Henri a choisi d’annoncer à son entourage qu’il est atteint d’un cancer du foie.
Il a décidé de le faire au moment où il a appris qu’il allait mourir.

Son entourage se compose de :

-Lætitia et Delphine, ses deux grandes filles,
-Marie, son ex femme
-Jeanne (8 ans) et Charlotte (10 ans, les deux filles nées de son union avec Marie
-Erik, le nouveau compagnon de Marie
-Simon, un jeune désœuvré qu’il a pris sous son aile
-Marion, une lectrice d’hôpital

Dans le film nous suivrons :
La relation conflictuelle entre les sœurs obligées de se retrouver.
La compréhension d’une mère et de son nouveau compagnon face aux deux enfants.
L’apprentissage de la mort par des enfants.
L’impossibilité d’exprimer ses émotions qui engendre de la violence.
La perversité d’une femme profitant de la situation.

Autant de paramètres qui créeront un fil conducteur, amèneront les personnages à se croiser, s’entrechoquer et à créer une intrigue qui amènera à ouvrir le sujet au-delà de la maladie, la perte.
Cette mort sera le déclencheur de comportements admirables, absurdes, violents…