l’installation plastique

Les espaces publics représentent en soi des scénographies naturelles parfaites et seront utilisés en tant que tels dans le film après un temps de repérages.
Pour autant, afin d’exprimer cette impossibilité d’être dans le réel, parce que justement le réel est trop concret, j’ai besoin de distiller des touches oniriques dans le film.
Pour cela j’ai décidé de travailler avec la plasticienne Sophie Cardin (assistée de Pierre Masselot) sur une installation en milieu rural. Le projet est de transformer ou d’utiliser un espace naturel (champ, bois…) comme un espace de jeu entravant, guerrier.

L’installation plastique signifiera un parcours empli d’embûches, une élévation et s’inspirera, pour la forme, d’une vue en hauteur et planifiée d’un cimetière. Elle sera tout d’abord investie par les interprètes de manière guerrière, volontaire puis laissera la place à des présences fantomatiques.
De manière frontale apparaitra un paysage dans lequel les interprètes se jetteront littéralement. Une installation qui débutera par un espace au sol mou, installe et d’où naitront des branchages aux formes hybrides et chaotiques. Peu à peu ce chaos s’organisera en se structurant, les lignes (branches, bois, tasseaux…) deviendront droites, l’espace alors confus se transformera en un espace clair et ordonné pour arriver, au final, à des lignées de poteaux rigides traçant des chemins implacables vers un trou noir.

Cette installation sera à la fois un espace de jeu pour les comédiens, danseurs, figurants mais aussi un espace à construire et déconstruire. Bref, comment creuser sa propre tombe, comment renaitre de ses cendres…
Dans le film, les images tournées seront amenées comme des flash exprimant le surplus, les moments où les émotions nous débordent.

installation plastique - maquette sophie cardin